Écrite entre juillet et octobre 2019, la pièce « Le Tao de Pierrot », pour flûte, clarinette, violon, violoncelle, piano et percussions, est une commande de l’Ensemble Paramirabo, en collaboration avec Le Vivier et le Centre d’Expérimentation Musicale.
La pièce pourrait être décrite comme un pantomime imaginaire, inspiré du personnage de Pierrot, un valet bouffon du théâtre populaire italien (Commedia dell’arte).
Chacun des dix courts tableaux de la pièce explore et illustre en musique la relation entre ce Pierrot imaginaire et un élément poétique de biographie fictionnelle :
- L’origine lunaire de Pierrot
- Le côté obscur de Pierrot
- La forêt intérieure de Pierrot
- L’époque de guerre de Pierrot
- La dernière campagne de Pierrot
- Le pardon de Pierrot
- Le Chariot de Pierrot
- Les études chevaleresques de Pierrot
- Le rêve de l’attention seconde de Pierrot
- La bonne étoile de Pierrot
Faisant référence à la tradition taoïste et au personnage de Pierrot, le titre de la pièce pourrait évoquer :
- Le Tao, le principe qui engendre tout ce qui existe, la force fondamentale qui coule en toute choses de l’univers, et, dans le contexte de la pièce, l’idée d’un microcosme musical proposant une vision cosmologique au centre de laquelle se retrouve… …notre ami Pierrot.
- Le concept de Yin et Yang, système binaire de catégorisation. Les cinq premiers tableaux pouvant être associés au Yin, à l’obscurité et à la lune, alors que les cinq derniers sont davantage l’expression du Yang, de la lumière et du soleil. Il en résulte un équilibre conceptuel, formel et esthétique.
- L’idée d’un récit initiatique au sein duquel Pierrot, selon un processus d’alchimie interne, transforme ses dispositions initiales (et traditionnelles) de tristesse et réalise une forme d’éveil.
- Il s’agit enfin d’un clin d’œil et d’un humble hommage au Pierrot Lunaire d’Arnold Schoenberg (Opus 21), chef d’œuvre absolu de la musique du vingtième siècle et dont la profonde originalité est notamment à l’origine de la popularité de l’instrumentation flûte, clarinette, violon, violoncelle et piano (et ici percussions), formation dite « Ensemble Pierrot » et géométrie de base de l’Ensemble Paramirabo.
La pièce s’inspire librement du symbolisme et de la numérologie du Tarot de Marseille, alors que l’«action» programmatique prend place dans une Europe imaginaire et mystique, époque fin moyen-âge, début renaissance.